La passion selon St Jean », de Jean Sébastien Bach, tel était le thème de la conférence de Daniel Ramirez, le 11 février 2017 à Ménerbes.
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DANIEL RAMIREZ, Philosophe, Compositeur et flutiste, est aussi animateur du café Philo « Café des Phares » à Paris.
Il a fait ses études de philosophie à Santiago du Chili, ainsi que des études de musique: piano, flûte traversière et composition.
A Paris, il fait un D.E.A. en philosophie de l’art à l’Université de Paris I et, ensuite, un Doctorat en philosophie morale et politique à l’Université Paris-Sorbonne. Il finit aussi ses études de musique à l’École Normale de Musique de Paris et développe une carrière de concertiste. Il est l’auteur de nombreux articles et donne des conférences sur l’esthétique, éthique, critique de la culture et philosophie politique tant en Europe qu’en Amérique Latine. Depuis 1998 il est formateur chargé du programme de philosophie au Centre Interdisciplinaire de Formation en Psychothérapie (CIFPR). Il s’est intéressé aux traditions spirituelles d’orient et d’occident, à la science, à la littérature, à l’écologie, aux problèmes de la diversité culturelle et à la condition animale. Depuis 1996, animateur au premier café philosophique, le Café des Phares, place de la Bastille à Paris, invité par Marc Sautet, son fondateur. Il est aussi le créateur et animateur du premier « ciné-philo » à Paris, depuis 1997. Il est auteur de nouvelles, il a publié un livre de poèmes en espagnol et La vie a-t-elle un sens ? (Pleins-Feux, 2000). En 2014, il a bénéficié d’une résidence d’auteur de la Région Ile de France avec un projet philosophique qui traite de l’habiter humain.
La Passion selon Saint-Jean, de Jean Sébastien BACH
Les grandes œuvres musicales, théâtrales, picturales ou littéraires, représentent, avec les œuvres philosophiques, la synthèse de ce qu’est la civilisation humaine elle-même. Parmi les très grandes œuvres, si on les comptait avec les doigts des deux mains, il faudrait inclure au moins une des Passions de J. S. Bach. Chacune a une spécificité bien particulière, en fonction d’une interprétation de la théologie luthérienne que Bach connaissait parfaitement. On peut dire qu’il s’agit d’une magnification esthétique du drame de l’existence humaine, incarné dans le récit de la mort du Christ. Le versant plus mystique de l’évangile de Jean, tout centré dans l’idée de l’identité divine de Jésus, de sa proximité amoureuse avec Dieu, de l’expérience du sacrifice et du triomphe de la spiritualité, donne à cette Passion sa couleur méditative unique, avec sa douceur et sa douloureuse sérénité. L’opéra étant exclu dans le contexte ecclésiastique, Bach s’arrange magistralement pour développer tout de même une narration d’un dramatisme d’une grande théâtralité, par l’expressivité exacerbée de la musique vocale et la profondeur et l’harmonie de l’ensemble. À la hauteur de son propos : rien de moins que l’essence du christianisme, le sens de la souffrance dans le monde et sa transcendance.