Johan Riphagen – (c) F. Manguy
« Ce que je trouve extraordinaire dans la musique d’ensemble, c’est ce lien très fort qui s’établit entre les participants, comme une communion, qui permet une compréhension mutuelle très fine… » (Johan Riphagen)
Johan Riphagen (voir ici sa biographie), bien qu’issu d’une famille ancestrale de musiciens, ne se destinait pas tout d’abord à une carrière de musicien. Mais la musique, les émotions qu’elle procure et le partage qui l’accompagne, l’ont rattrapé et l’ont amené au conservatoire, où il a étudié la direction de chœur et d’orchestre.
Et si la musique nous rapproche, le chant, pour lui, résonne au plus profond de l’être et touche à la vérité de chacun :
« On chante avec son corps, chaque son que l’on produit exprime quelque chose de l’intérieur. Dans la vie quotidienne, on se cache derrière des masques, notre personnalité est bridée, mise à l’écart, par ce que la société attend de nous. Le chant, et le chœur, obligent à être à l’écoute de soi et des autres, à lâcher les freins pour libérer notre personnalité, et à comprendre qui on est réellement. C’est une source énorme de joie que de se rapprocher de qui on est vraiment »
Sa vision de l’interprétation lui vient tout droit de l’enseignement de son professeur, Sergiu Celibidache :
« Des sons résonnent en chacun de nous. Le musicien accueille intérieurement la suite d’émotions qui correspond aux notes et à leur enchaînement, et sent de quelle façon les prochains sons doivent être produits pour poursuivre cette résonance. Tous s’alignent sur un chemin commun qui va s’exprimer dans la musique. Celibidache appelait cela : Apercevoir le début dans la fin. »
Johan Riphagen en concert – (c) F. Manguy
Le travail du chef de chœur ? Donner à chaque choriste l’accès à cette interprétation, qui n’est pas réservée aux professionnels, mais qui est innée et accessible à chacun. Arthur Rubinstein, le célèbre pianiste, disait que :
« Le plus grand pianiste du monde n’existe pas, ni maintenant, ni jamais, ni personne… Il faut faire de la musique plutôt que d’avoir trop de technique… J’ai réfléchi aux raisons du succès que j’ai eu dans ma vie : Il y a quelque chose qui émane de moi, de mes émotions, de mes sentiments. Cela projette ce que je ressens, et met soudainement l’auditoire entre mes mains… C’est un très grand moment… »
Le travail de Johan Riphagen, est donc de permettre à chacun de ses choristes, même débutants, de :
« sentir la musique par soi-même, sa résonance et son retentissement en soi et avec le groupe. Apprendre à chacun à se concentrer sur cet aspect à la fois musical et émotionnel pour en capter les subtiles nuances, et rassembler chacun, le chœur, le public, autour des sensations développées »
Et lorsque à la fin cette alchimie fonctionne, c’est tout un monde qui s’ouvre au choriste et à l’auditeur…
Johan Riphagen, dirigeant le chœur du Luberon – (c) F. Manguy
Johan Riphagen est maître de chœur et d’orchestre. Il en a étudié la direction à Rotterdam, La Haye et Barcelone auprès des chefs d’orchestre Antoni Ros-Marbá (Opéra de Madrid) et Sergiu Celibidache (Philharmonie de Münich, Scola Cantorum à Paris). Depuis 20 ans, il dirige différentes formations vocales et instrumentales et dispense des cours de technique du chant lyrique et du chant choral.
Johan Riphagen est aussi compositeur, et a été interprété par Vladimir Kontarev (chef de choeur du conservatoire de Moscou), Stephan Pas (chef d’orchestre néerlandais) ou le quatuor Enesco (Paris).