Le stage 2015 a été un succès – ci-joint la photo du concert de clôture à Bonnieux.
Onze juillet 10 heures, nous sommes une trentaine dans la grande pièce des Coustètes à Simiane, pieds nus sur le parquet, attentifs, un peu inquiets : des choristes sont venus de Suisse, Robert vient de Belgique ! Sommes-nous bien à la hauteur de l’attente de notre voisin ?
Sophie Landy qui nous « prépare » le matin rayonne. Elle a la tenue corporelle d’une danseuse, droite et souple. Sa chaude et douce voix de cantatrice subjugue. Le moindre son est pur, léger, facile, élégant. En un instant chacun reconnaît son empire et envie les solistes qui bénéficient de ses cours particuliers. Nous verrons à l’œuvre jusqu’au dernier concert la parabole de la multiplication des pains se réaliser. D’un simple conseil elle transforme le moment. Ainsi Olivier le ténor qui chantait son air la veille est maintenant un marin insouciant qui vogue en chantant… super ! et les sorcières, fallait les voir inquiétantes, presque elles nous auraient fait peur. En tout cas après chaque conseil de Sophie nous constations une métamorphose.
Hans, avec sa façon paisible d’architecte de concevoir la construction du concert en une simple semaine nous a conduits avec calme et sérénité à dépasser les difficultés de l’œuvre qui nous étaient demeurées cachées lors du déchiffrage. Il convoque chacun à vouloir donner le meilleur avec naturel, sans user de force ni d’artifice, rien qu’avec l’aura de son intense engagement. C’est ainsi, qu’en plus des heures communes, les soirées furent studieuses de telle sorte qu’au jour suivant la construction de la veille était solidement fixée.
La troisième partie de la journée est consacrée à la mise en place avec les instrumentistes. Le magnifique regard direct et perçant de Natalia impressionne. C’est elle. Elle est la musique. Natalia entend tout en même temps. L’avoir vu le matin méticuleusement accorder son clavecin donne une idée de la précision de ce qu’elle perçoit. Pardon Natalia de n’avoir pas la justesse de ton instrument. N’empêche que nous sommes attentifs, et si nous n’y sommes pas arrivés, nous sommes consciemment en chemin.
Au premier matin, réunis en arc de cercle, un rapide regard permet de constater quelques personnalités marquées, attentives, enthousiastes, effacées, distraites, amicales… L’écoute détecte des voix assurées, des timbres élégants et aussi des murmures bien timides. Pourtant, du seul fait d’être là, réunis pour ce projet commun, un vrai groupe amical et solidaire existait dès le premier instant et est demeuré tel jusqu’à la dernière note à Lourmarin. Il faut dire que ce second concert était porteur. Certes la bonne acoustique, certes nous étions plus sûrs de nous, certes ! mais surtout l’imprévisible alchimie d’un moment où le bonheur d’être là, ensemble, acteurs et spectateurs autour d’une œuvre somptueuse accouche du bonheur…